L’idée déclenche la polémique, le fantasme, ou l’enthousiasme. Et si les marques payaient les consommateurs pour leur envoyer des publicités ciblées? La démarche est moins honteuse que de faire suivre les internautes par des armées de cookies ou de les bombarder de fenêtres de pop-up pour décrocher leur permission d’être fliqués.
Le règlement général européen sur la protection des données a considérablement durci les règles en la matière et sifflé la fin du grand n’importe quoi. A terme, c’est la fin pure et simple des cookies qui s’annonce. Et l’alternative pour les marques est simple: retourner à la pratique bien moisie du spam en inondant les boîtes mail et les sites Web de publicités non sollicitées. Ou trouver une nouvelle façon, plus civile, d’obtenir le consentement des internautes.
Lire aussiLe paradoxe numérique : entre désir de confidentialité et divulgation assumée des données personnelles
Un principe qui séduit des deux côtés
C’est sur cette deuxième possibilité que planche la start-up ConsentPlace, fondée par trois gloires françaises de la Silicon Valley: Freddy Mini, ancien patron de Netvibes, racheté par Dassault Systèmes, et les deux spécialistes de l’intelligence artificielle Grégory Renard et Luc Julia, chroniqueur à Challenges. Le site est opérationnel en version bêta depuis le 25 septembre dernier.
Le principe de valoriser le consentement de l’utilisateur n’est pas nouveau. Freddy Mini a exhumé une note d’Orange intitulé "Future of Trust", datant de septembre 2014, qui le présentait comme la meilleure solution au dilemme de la population digitale. Et l’idée a fait son chemin, selon lui, puisque 70% des consommateurs européens ou américains sont prêts à partager leur consentement s’ils sont rémunérés. Ils sont réellement intéressés à partir de 10 euros par mois. Et 94% des marketeurs accepteraient de payer pour une telle donnée qualifiée.
La recherche d'un modèle économique
Reste à savoir comment calculer la valeur de ce consentement. Une adresse électronique validée vaut 25 cents, mais son prix peut atteindre plusieurs dizaines de dollars si elle est attachée à un centre d’intérêt. Une personne sur le point d’acheter une voiture de sport, par exemple, pourra monnayer chèrement son mail. Car c’est toute l’originalité du modèle économique de ConsentPlace: dans cette foire à la data, c’est l’internaute qui fixe son prix pour l’utilisation de ses données. La marque choisit d’acheter ces consentements quel que soit leur prix ou fixe un prix plafond. Et paye 25% de commission à la start-up, en plus de la somme versée au consommateur.
Lire aussiCybersécurité : quand les dirigeants exposent leur vie privée en ligne
Les trois compères pensent ainsi avoir trouvé le modèle de plateforme qui s’imposera bientôt à l’industrie de la publicité en ligne, respectueux de la réglementation puisque le consentement n’est pas donné définitivement mais loué pour une durée de 60 jours. Et pour rassurer les utilisateurs, ConsentPlace utilise une blockchain qui permet de tracer tous les paiements des marques.
Plusieurs grands groupes ont déjà signé pour voir. A charge pour les trois start-uppers de créer le buzz pour convaincre les internautes de vendre leurs précieuses adresses.
Author: Daniel Berg
Last Updated: 1699884122
Views: 1123
Rating: 4.6 / 5 (50 voted)
Reviews: 91% of readers found this page helpful
Name: Daniel Berg
Birthday: 1914-03-15
Address: 47514 Matthew Fields Apt. 363, East Aaronshire, ND 35898
Phone: +4809148593360839
Job: Article Writer
Hobby: Metalworking, Badminton, Pottery, Bowling, Lock Picking, Beer Brewing, Wildlife Photography
Introduction: My name is Daniel Berg, I am a unreserved, ingenious, rare, audacious, risk-taking, enterprising, Precious person who loves writing and wants to share my knowledge and understanding with you.